Non, je ne vous permets pas de me parler de cette manière ! Vous êtes des enfants. Vous me devez le respect. Je suis votre mère, ne l’oubliez pas. Je ne suis pas du coup d’accord avec votre verdict.
Je suis encore plus attristée que peinée par vos attitudes. Je me remémore qu’il n’y a pas si longtemps vous attachiez de l’importance à mes opinions. Vous me demandiez même souvent mon avis. Et maintenant vous vous permettez de prendre ce genre de décisions, de plus à mon insu.
Au grand jamais je n’aurai imaginé une chose pareille. Un proverbe dit que « l’on est toujours trahi par les siens ». Je songeais que c’était valable pour les autres. Et certainement pas pour moi. Je pensais naïvement que cela ne m’arriverait pas.
Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas me mettre à crier ni à m’égosiller de désespoir.
Car depuis le début de cette réunion soi-disant familiale je hurle, mais en silence.
Si mon cœur continu de battre, c’est plus par réflexe que par envie. Il est cassé à tout jamais. Je n’ai pas dit meurtri, mais brisé. Aucune glu au monde ne pourrait le recoller.
Comment avez-vous pu vous tous mettre de côté vos différences, hélas pas du tout pour une chose banale ou futile comme je vous l’ai demandé à de trop nombreuses occasions. La seule fois où vous êtes d’accord, cela me chagrine, à un point qui dépassera de loin votre raison.
Vous n’aviez pas le droit de me faire ce que vous m’avez fait. Il n’y a aucun mot assez fort dans aucun dictionnaire pour vous signifier, ce que ressentent mes tripes, mon utérus ou mes ovaires.
Par conséquent au nom de serait-ce à ce que vous me devez et pour tout ce que j’ai subi et fait pour vous tous ne m’envoyez pas dans ce que vous osez désigner par « maison de retraite tout confort » alors que j’entends : mouroir.
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