Ellis Island

Nous sommes le 31 décembre 1999. Une pluie fine tombe sur la baie de Hudson. Au loin se profile la Statue de la Liberté presque cachée par les nuages. Kévin et ses parents ont traversé l’Atlantique, pour assister à un colloque international rassemblant tous les adolescents drogués aux livres. Celui-ci se passe à New York. Les parents de cet « adorable » Kévin sont des Français moyens. Tout se passerait bien dans cette famille si Kévin n’était depuis 3 ans un « Hikikomori » depuis son addiction aux ouvrages de toutes sortes, même les plus scientifiques. En cette fin d’après-midi de réveillon, et même de millénaire, notre famille visite le « Museum of Immigration » où un mur de l’honneur a été construit. Une plaque est apposée. Kévin commence à la lire.

Dans la province de Canton en 1880

Chan admire une dernière fois la rizière où elle est née et a grandie. Les deux précédentes récoltes ont été mauvaises. Dans son village, les hommes disent qu’il faut quitter le pays pour chercher de l’or en Californie. Chan décide de les accompagner. Son baluchon est prêt. D’un dernier regard, elle balaie le paysage pour emmagasiner tous ses souvenirs. Elle partira demain à l’aube. Si l’âme de ses ancêtres lui est favorable, elle arrivera à bon port.

 À La Nouvelle-Orléans en 1885.

Jean Baptiste est un jeune « quarteron » descendant d’un « grognard » venu de France. Après la vente de La Nouvelle-Orléans aux États-Unis d’Amérique, Grégoire, son père est resté sur ce continent pour faire fortune dans le coton. Jean Baptiste décide, lui, de faire de la musique. Il entame sa carrière dans toutes les églises de la Louisiane et du Mississippi, où il commence à se faire une réputation. Les « nègres » n’ont jamais entendu un « blanc » chanté de la soul de cette manière. Devant tant de succès, Jean-Baptiste opte de tenter sa chance à New York. Ayant suffisamment économisé, il choisit de prendre le bateau pour arriver dans cette ville si immense où il est sûr que Broadway l’attend.

France 1878

Capi est un gentil caniche : Il a été dans un premier temps dressé par Vitalis et aimé par Rémi. Hélas, lors de l’emprisonne­ment de Vitalis, l’ignoble Garofoli l’a adopté et il devient son souffre — douleur. À force d’entendre ses aboiements de détresse, les voisins font appel à la force policière qui l’arrache à ce monstre maltraitant. Capi dans un dernier sursaut d’instinct échappe à la maréchaussée et se retrouve à bord d’un navire partant pour le Nouveau Monde.